Parler de la valeur du SI c’est aborder la question de la valorisation de l’un des plus gros actifs immatériels de nos organisations.
De nombreuses approches existent, chacune avec sa propre perception de la valeur.
1. Les approches comptables
a. Le coût historique
L’approche basée sur le coût historique capitalise les investissements réalisés sur le système d’information. Dans cette aprroche la valeur du SI est donc égale à son coût total de construction.
Facile à mettre en oeuvre cette approche ne donne pas une perception de la valeur “stratégique” du SI.
b. La juste valeur
La valeur du SI est ici égale à son coût de remplacement par un package logiciel “actuel”.
Cette approche est délicate car :
– il n’existe pas systématiquement de package logiciel sur le marché comparable au système à valoriser ;
– le coût du package n’inclut pas le coût d’intégration avec l’éco-système (qui peut atteindre plus de la moitié du coût d’acquisition).
L’approche par la juste valeur est intéressante lorsque le SI est une application unique commune à une industrie, ou isolée du reste du système d’information.
2. Les approches financières
L’idée de base pour la valeur financière du SI est l’opportunité d’un arbitrage entre un investissement dans le SI et un placement financier.
a. Le ROI (Return On Investment)
Le ROI définit un ratio entre le résulat attendu (le plus souvent en termes de réduction des coûts opérationnels) et le coût d’investissement.
Il vaut mieux parler de “time to ROI”, de manière à inclure le facteur temps, par exemple 20% de réduction des coûts à un horizon de 3 ans.
b. La valeur actuelle nette
En gros, il s’agit ici d’apprécier les cashflows futurs.
Comme pour le ROI l’estimation est difficile, car les casflows futurs sont le fait d’une combinaison indivisible d’applications logicielles, de personnes et d’autres actifs immatériels.
Une approche financière est surtout intéressante lorsqu’il s’agit d’apprécier la valeur d’un système supportant des opérations fortement automatisées.
3. Les approches par les actifs immatériels
a. Les points de fonction
On compte ici le nombre de fonctionnalités livrées par l’IT aux utilisateurs via une application.
Cette approche est intéressante pour les activités métiers stables, ou lorsque l’expression des besoins est régulièrement actualisée, en présupposant que les besoins métiers sont toujours pleinement utiles et que les fonctionnalités devenues obsolètes sont régulièrement supprimées.
b. L’indice de performance
Le propos est ici de réaliser des benchmarks entre organisations d’un même secteur et une pondération de la valeur des actifs comptables immatériels.
Le benchmarking est particulièrement indiqué dans un environnement très concurrentiel. Il permet de mettre en évidence, non seulement la valeur du SI, mais aussi l’obligation éventuelle d’y investir, sous peine de perte de compétitivité et de toute la chaîne de conséquences associée.
4. Les approches par l’usage métier
La valeur d’usage
La valeur d’usage est assimilée au coût de remplacement du SI par des personnes et des solutions non informatiques pour accomplir la même activité métier, avec le même débit et à la même vitesse (si tant est que ce soit possible). Elle peut être vue comme le fruit de l’arbitrage entre des hommes et du logiciel.
L’approche par la valeur d’usage est la plus indiquée pour décrire la valeur métier du SI (l’apport du SI au métier). Elle repose sur l’analyse des processus métiers et des activités associées et se doit de prendre en compte les avantages inhérents à l’informatique : accès et partage facilités et accélérés à l’information, réduction des erreurs de calcul, réduction des espaces physiques nécessaires, …
Elle est mal adaptée aux systèmes de type infrastructure.
Et dans le cas de Smals, quel serait l’approche la plus indiquée ?
La question doit être posée en prenant le point de vue de nos clients, la Sécurité Sociale par exemple, tenant compte du fait que les buts visés sont centrés sur l’efficacité opérationnelle et non sur la génération de cashflow (nous sommes dans le secteur public).
Pour les applications, la valeur d’usage me semble être la plus pertinente.
Pour les infrastructures, une approche ROI (réduction des coûts opérationnels grâce à l’Extranet par exemple) me semble bien indiquée.
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