Ayant pu constater l’intérêt de cette démarche dans des activités de manufacturing (dans une autre vie professionnelle), je suis personnellement convaincu que l’analyse de la valeur (AV) devrait être bien plus utilisée pour la gestion des SIs.
Je me permets de rappeler ici le pourquoi essentiel du bien-fondé d’une démarche AV.
L’AV a pour principal mérite de poser SYSTEMATIQUEMENT la question de la valeur ajoutée.
Pour chaque projet, et à l’intérieur d’un même projet, pour chaque composante, on est conduit à analyser si :
– elle peut offrir une valeur ajoutée (l’investissement correspondant est justifié par un business case => added value);
– elle peut ne pas offrir de valeur ajoutée (l’investissement est inutile – à “fonds perdu” => no added value );
et même aussi
– elle provoque une valeur retranchée (l’investissement est nocif ou “toxique” – à éviter => susbtracted value).
Tout projet gagnerait à passer par un comité de review pour être évalué sur sa valeur ajoutée.
Le comité de review doit être constitué de personnes possédant le recul nécessaire par rapport à l’attrait immédiat du projet, et veillant à sa valeur ajoutée dans un cadre global (le projet s’inscrit dans l’architecture d’entreprise) et transversal (idéalement le projet n’a pas d’utilité que pour lui-même, il doit participer à l’amélioration d’un ensemble, s’intéger harmonieusement dans son contexte).
L’AV est un exercice dans la durée. En effet, la valeur ajoutée est un attribut qui peut évoluer dans le temps : une composante peut perdre sa valeur ajoutée étant donné l’évolution du métier – il faut alors l’éradiquer. Supprimer ce qui est devenu inutile offre une valeur ajoutée, par réduction de la complexité.
La gestion de la valeur ajoutée peut être supportée par quelques mesures organisationnelles pas très difficiles à mettre en place :
– gestion de port-folio (projet, services [au sens SOA]);
– comités de review (métier, technique) réguliers qui servent aussi de plate-formes de concertations entre acteurs isolés dans le quotidien et d’opportunités de coaching pour les analystes juniors.
Associées à une cellule architecture avec les deux dimensions métier et technique, ces mesures devraient permettre d’augmenter la valeur de nos SIs.
Quelques banalités trop souvent négligées… et à mettre en rapport avec :
– une attitude trop laxiste des analystes qui consiste à éviter de challenger les clients sur leurs demandes – les sensibiliser à l’AV contribuerait à les armer en conséquence ;
– une propension à l’innovation pour l’innovation (une bonne innovation se doit d’offre une valeur ajoutée).
Je suggère de donner toute l’importance qu’elle mérite à l’AV dans le cadre des reviews organisés sur les requirement documents. Il s’agissait d’ailleurs d’un des drivers principaux lorsque fut proposée la démarche.
L’analyse de la valeur … un outil puissant de maîtrise des coûts.
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